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Cannes 2010 : Shock Labyrinth 3D (Marché du film)

Le 14/05/2010 à 19:46
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Notre avis
8 10

Après les Ju-On/The Grudge et Réincarnations, Takashi Shimizu s'essaie avec succès à la 3D avec cette virée cauchemardesque dans les entrailles d'une immense maison hantée. Ne reculant devant rien pour maximiser l'expérience subjective, Shock Labyrinth : Extreme exploite judicieusement la 3D pour tirer parti d'un décor claustrophobe et angoissant à souhait, jouant sur la profondeur de champ et les (belles) idées visuelles pour nous plonger dans un véritable dédale physique et mental. Un RollerCoaster stressant, macabre et terriblement ludique.

Découvrez ci-dessous la critique de Shock Labyrinth : Extreme


Shock Labyrinth : Extreme

Critique Shock Labyrinth : Extreme

 

En France, on connaît surtout Takashi Shimizu pour la série fleuve Ju-On, déclinée sous plusieurs supports (longs métrages, téléfilms) et réadaptée aux Etats-Unis sous le titre The Grudge. Pourtant, et en dépit de tout le bien que nous pensons de Ju-On, il nous parait nécessaire de rétablir que la filmographie de Takashi Shimizu est loin de se résumer à des fantômes aux cheveux longs qui surgissent entre deux portes dans des maisons japonaises hantées. Parmi ses longs métrages les plus marquants, citons le très déroutant Marebito, où Shinya Tsukamoto entreprenait une recherche malsaine de la peur ultime, ou encore le roublard mais excellent Réincarnations, lui aussi sorti directement en vidéo de par chez nous. Il est probable que Shock Labyrinth : Extreme (ou Shock Labyrinth 3D) subira le même sort et l'on s'en désole d'avance tant ce film d'épouvante se doit absolument d'être découvert dans les conditions appropriées, à savoir dans une salle obscure... et en 3D.

 

Shock Labyrinth : Extreme
Inspiré d'une attraction du parc Fuji-Q Highland et tourné sur place, à savoir dans une maison hantée enregistrée dans le Livre des Records comme la plus grande du monde, Shock Labyrinth : Extreme raconte la virée cauchemardesque d'une bande de quatre jeunes voyant ressurgir une de leurs amies disparue dans des circonstances mystérieuses dix ans plus tôt. Les uns sont incrédules, les autres veulent y croire : la revenante est-elle bel et bien celle qu'elle prétend être ? Lorsque Yuki fait une chute dans les escaliers, ils décident de l'emmener à l'hôpital. Mais à la place, ils se retrouvent piégés dans un étrange labyrinthe et sont bientôt assaillis par des phénomènes inquiétants. Si la simple lecture de ce synopsis laisse présager d'un survival classique en huis clos, les habitués du cinéma de Takashi Shimizu ne s'y tromperont pas : le cinéaste ménage son effet pour nous envoyer par la suite en pleine figure une succession de ces twists jouissifs dont il a le secret. Car le labyrinthe auquel les victimes se retrouvent confrontées ne prend pas uniquement la forme d'une série de couloirs sombres et angoissants mais nous emmène directement dans la mémoire et l'univers mental de chacun des personnages, enchaînant rebondissements et paradoxes temporels en série jusqu'à former un dédale infernal, imprévisible et terriblement ludique. Takashi Shimizu assume les sources de ses inspirations et le film se transforme peu à peu en RollerCoaster renvoyant aux cauchemars d'enfance.

 

Shock Labyrinth : Extreme

Si le choix de réaliser le film en 3D est incontestablement dans l'air du temps, il se justifie pleinement ici puisque Shock Labyrinth : Extreme réussit là où toutes les tentatives américaines du genre horrifique ont jusqu'à présent échoué : exploiter toutes les possibilités d'un décor oppressant en appuyant au maximum de la profondeur de champ et d'une esthétique particulièrement soignée. Avec ses couleurs vives et ses noirs intenses stimulant l'imagination, Shock Labyrinth : Extreme installe une atmosphère claustrophobe à souhait dans ce musée des horreurs hanté par des mannequins de cire dangereusement cabossés, au point que la moindre forme, la moindre zone d'ombre finit par devenir source de stress, un effet renforcé par l'utilisation de la 3D qui tire parti d'une multitude d'idées visuelles d'une poésie macabre (la scène de la disparition de Miyu est tout simplement superbe). D'autant que Takashi Shimizu ose des cadrages barrés et déstabilisants mais aussi l'emploi d'une bande son rétro dans la veine de celle de Réincarnations, avec lequel le film partage plus d'un trait commun sans pour autant en constituer une redite. Oubliez tous les remakes américains des J-Horror movies : Shock Labyrinth : Extreme les supplante haut la main. A noter que le casting est conduit par Yûya Yagira, découvert dans Nobody Knows (Kore-eda Hirokazu) qui lui avait valu d'être primé à Cannes en 2004.


Voir la bande-annonce de Shock Labyrinthe : Extreme :




Shock Labyrinth : Extreme








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