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Deauville 2010 : 3 Backyards

Le 09/09/2010 à 02:22
Par
Notre avis
9 10

Trois identités, trois points de vue, trois bouleversements explorés au cours d'une seule et même journée dans une banlieue américaine sans histoires, tel est le parti pris narratif de 3 Backyards, second film d'Eric Mendelsohn à qui l'on doit Judy Berlin. Le cinéaste impose son regard dès les premiers plans et saisit aussi bien l'expérience intime des différents protagonistes de ce film choral, que les subtils changements de lumière sur la nature verdoyante, pour créer des moments de pure magie dans lesquels le langage cinématographique fait écho aux subtiles évolutions intérieures des personnages. Il manque peut-être d'un tout petit quelque chose à 3 Backyards pour égaler un bon Atom Egoyan (Exotica, Adoration), mais l'expérience remue et les images restent gravées durablement après la séance.

Découvrez ci-dessous la critique de 3 Backyards


Critique 3 Backyards (Deauville 2010)

Critique 3 Backyards

 

Trois identités, trois points de vue, trois bouleversements explorés au cours d'une seule et même journée dans une banlieue américaine sans histoires, tel est le parti pris narratif de 3 Backyards d'Eric Mendelsohn, dont le premier long métrage Judy Berlin avait déjà été récompensé à Sundance. Avec 3 Backyards, le cinéaste passe à la couleur et met en scène un homme d'affaires (Elias Koteas) en pleine crise de couple, une femme au foyer (Edie Falco) animée de bonnes intentions mais très commère, une petite fille (Rachel Resheff) ayant dérobé un peu par hasard le bracelet que son père voulait offrir à sa mère. Tandis que le soleil s'élève pour atteindre son zénith, éclairant une nature verdoyante, ces trois êtres vont faire une rencontre furtive qui va subtilement mais profondément les ébranler et peut-être changer le cours de leur vie. Et pourquoi pas le notre.

 

Critique 3 Backyards (Deauville 2010)

 

Dès le tout premier plan, le cinéaste impose avec force son regard sur l'univers qu'il a choisi de croquer et saisit aussi bien les subtils changements de lumière que l'expérience intime des êtres qui occupent le devant de la scène. Aussi inspiré par ses acteurs que par le décor tour à tour naturel et urbain qui les entoure, Eric Mendelsohn navigue entre les gros plans sur les regards désemparés et les grands angles sur la banlieue pour créer des moments de pure magie cinématographique sublimés par un immense travail sur la photographie. La couleur réussit plutôt bien à Mendelsohn. Si la musique participe à installer un climat tendu, presque oppressant, chaque image de 3 Backyards révèle une incroyable maîtrise du cadre et semble avoir été pensée dans le but de nous introduire dans la tête des protagonistes, conférant au moindre changement dans la riche gamme d'émotions qu'ils traversent une puissance hors du commun. On se souviendra longtemps de l'entretien d'embauche révoltant de la femme en robe bleue (Danaï Gurira), un moment d'autant plus poignant qu'il est envisagé à travers le point de vue d'un tiers situé très exactement derrière la malheureuse candidate. Le personnage principal devient alors un témoin impuissant au même titre que le spectateur.

 

Critique 3 Backyards (Deauville 2010)

 

Nul besoin d'en savoir trop pour être captivé du début à la fin : Eric Mendelsohn manie à la perfection l'art de la suggestion, utilisant le hors champ pour y planter les rebondissements les plus lourds d'implications. On ne connaîtra jamais la raison de la dispute entre l'homme d'affaires et son épouse, pas plus que nous ne saurons la cause des larmes versées par l'actrice (Embeth Davidtz). Toute la force du récit tient à sa manière de maintenir des zones d'ombre, de mettre le doigt sur ce que l'on ne voit pas. L'ensemble des comédiens se révèle si exceptionnels qu'il nous faut les citer : Edie Falco (Les Sopranos), Embeth Davidtz (Californication), Elias Koteas (Shutter Island, Killer Inside Me), Danaï Gurira (The Visitor) ou encore la jeune Rachel Resheff. Il manque peut-être d'un tout petit quelque chose à 3 Backyards pour égaler un bon Atom Egoyan (Exotica, Adoration), mais l'expérience remue et les images restent gravées durablement après la séance. Du grand cinéma.





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