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Lovely Bones

Le 08/02/2010 à 18:04
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Notre avis
2 10

Ca fait mal à dire, à voir, et probablement à lire, mais Lovely Bones n'est clairement pas un bon film. Au mieux, nous voilà face à une jolie démonstration technique dont on n'avait pas spécialement besoin compte tenu du passif spectaculaire de Peter Jackson. Malheureusement, on ne retiendra du film qu'une histoire très faible, racontée de façon décousue, passant sans cesse du coq à l'âne en faisant le tour de toute la ménagerie jusqu'à la totale lassitude. Des os très jolis, mais très mièvres et pénibles à suivre.

Découvrez ci-dessous la critique du film Lovely Bones


Critique du film Lovely Bones

A la question '' Deux heures de métrage (2h09, pour être précis) suffiront-elles à détériorer la carrière de Peter Jackson ?'', la réponse est bien évidemment "non". Pourtant, le maître parmi les maîtres franchit ici son premier réel faux pas, son Lovely Bones retentissant comme un coup de massue. Trop attendu ? Trop parfait dans l'esprit des fans ? Probablement un peu de tout ça et le cinéaste vient de démontrer ici, à ses dépends, que même les plus grands ont leurs passages à vide. Ce qui semblait s'annoncer comme un second Créatures Célestes ne demeure qu'un film incontrôlé. Un comble, pour une ''petite'' production de la part de celui qui a toujours mené à bout de bras des entreprises colossales, proportionnellement à son évolution, avec un talent inné pour se sortir des pires galères techniques et économiques. A croire que le bonhomme ne déborde d'efficacité que lorsqu'il est sous pression. Avec sa gentille ghost story, où une enfant assassinée doit accepter sa mort tandis que les autres, ceux qui restent, doivent accepter de continuer à vivre, l'accalmie du père Jackson ne nous donne qu'une seule envie : le voir vite s'atteler à un projet énorme. Ou mieux : une pantalonnade horrifique.

 

Critique du film Critique du film Lovely Bones

 

Pourtant les ambitions et la façon de faire sont louables. Très louables, même. Histoire touchante, à la thématique géniale, inspirée du best-seller La Nostalgie de l'ange, et mise en scène incroyablement démonstrative. C'est d'ailleurs là que, paradoxalement, le bât blesse. A force de vouloir bien faire, Jackson en fait trop. Trop d'esthétisme (ce qui marche pour King Kong, The Frighteners ou Le Seigneur des Anneaux ne fonctionne pas forcément pour un drame introspectif) et malheureusement trop peu de pistes auxquelles se rattacher pour rentrer de plein pied dans l'histoire.

 

D'un côté, le film bascule donc dans une orgie esthétique qui vire parfois à l'écoeurement, malgré tout le soin qui lui est apporté, au point que sa vision des limbes ressemble à une compilation de spots publicitaire (à la pelle : les chocolats Milka, les parfums Kenzo, les abonnements téléphoniques pour ados, etc) parfois d'une ringardise sans borne. Plus brinquebalante encore, la narration placarde ces textures pulp un peu n'importe comment, en faisant du film un mix entre le trip sous acide, le thriller, le drame familial et la comédie noire. Des ingrédients qui, au lieu de former une texture uniforme en piochant le meilleur de chaque, ne font que se suivre sans réelle transition de goût. Lovely Bones change de ton toutes les 30 secondes, se perd dans une recherche vaine d'identité et surtout un scénario décousu qui enchaîne des traits de caractère sans jamais que l'on s'attache à qui ou quoi que ce soit.

 

Critique du film Critique du film Lovely Bones

 

On regrettera par ailleurs une direction d'acteurs en retrait, laissant chacun faire ce qu'il veut - ou ce qu'il peut : Sarandon cabotine à mort (ce qui sera interprété comme suit : ''Oh, elle est énorme''), Wahlberg fait la moue, Weisz fait de la figuration et Stanley Tucci se démarque sensiblement parce que, mine de rien, c'est un excellent comédien. C'est étrangement à travers son personnage de tueur que transiteront les défauts intrinsèques du film. Un (trop) long métrage qui démarre sobrement (la première demi-heure n'est pas mal) avant de s'auto-caricaturer grossièrement. Ou comment entretenir intelligemment un suspens autour de ce fameux assassin qui brouille les pistes en simulant un monsieur tout le monde, avant de le faire sombrer dans les pires clichés du serial killer. Nonsensique, comme de nombreux autres éléments voire le film tout entier, qui, pour finir en beauté, se morfond dans une niaiserie d'une facilité effarante... Le final devrait être touchant : il est juste ridicule.

 

Ca fait beaucoup, hein ? Donc oui, malgré quelques jolies idées ça et là et un savoir faire indéniable de mise en scène, le cinéaste fétiche nous présente aujourd'hui son premier film pied-bot. C'est pénible, encore plus lorsque l'on est fan, mais on a enfin découvert qu'un mauvais Peter Jackson, c'est un peu comme un mauvais Spielberg. Un rendez-vous manqué. Ca ira mieux la prochaine fois.

 

Article publié le 10 décembre 2009






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