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Public Enemies : avis à chaud

Le 19/06/2009 à 16:33
Par
Avis à chaud sur le film PUBLIC ENEMIES avec Johnny Depp, Marion Cotillard

Présenté à la presse ce vendredi matin, Public Enemies aura mis à peu près toute la rédaction de filmsactu d'accord sur ses qualités et ses défauts mais aura suscité des sentiments divergents. En attendant la critique complète, voici les avis à chaud de trois membres de la rédaction !


Avis par Elodie Leroy :

N'y allons pas par quatre chemin, Public Enemies est une réussite. Pourtant, ce mélange de drame, de film d'action et de peinture historique ne ressemble à rien de ce que l'on pouvait imaginer. Alors que le sujet, la traque de John Dillinger, et l'esthétique des années 30 se prêtaient à une réalisation stylisée, Michael Mann délivre une image brute, imparfaite, alternant les éclats de génie avec des plans franchement brouillon, notamment lors d'une fusillade nocturne détonnante. Passée la surprise, voire le désagrément, le parti pris artistique finit par s'imposer et par servir plus habilement qu'il n'y paraît les différentes thématiques d'un scénario extrêmement riche qui dévoile progressivement ses cartes. Public Enemies est aussi un film de personnages, des personnages charismatiques, touchants pour certains, interprétés par une brochette de comédiens hors pair parmi lesquels Johnny Depp et Christian Bale nous offrent un vrai face-à-face en partageant pourtant très peu de scènes, tandis que Marion Cotillard se fond avec une étonnante facilité dans l'univers de Mann. Au rang des défauts, outre les imperfections visuelles on reprochera un léger manque de clarté dans la narration vers le milieu du film, mais on en tiendra à peine rigueur au film, tant la dernière demi-heure atteint des sommets de mise en scène.

Note : 16/20

 

Avis à chaud sur le film PUBLIC ENEMIES avec Johnny Depp, Marion Cotillard

 

Avis par Kevin Prin :

Plus élaboré dans l'écriture qu'un Miami Vice, Public Enemies se distingue en deux parties bien distinctes : l'une très classique où malheureusement le réalisateur n'arrive pas à faire vivre ses personnages, et une seconde, plus proche de son style personnel, plus abstraite, où un plan sur un visage en dit plus long que tout le reste. Un certain déséquilibre qui n'empêcherait théoriquement pas Public Enemies de s'affirmer dans la cour des grands (par rapport à la concurrence), du moins pour son fond. Cependant le point que nous redoutions le plus à la vue des bandes-annonces risque d'être longtemps au centre des débats : l'utilisation du numérique pour filmer une histoire se déroulant dans les années 30 ! Ou plus exactement "l'utilisation qui est faite du numérique" puisque tourner un film d'époque n'est pas incompatible avec cette technologie, preuve en est l'incroyable Zodiac de David Fincher, où années 70 et caméra numérique à l'épaule restaient compatibles. Ici, non. L'emploi du numérique donne une impression de brouillon sur de trop nombreux plans, souvent des plans importants, qui seraient magnifiques en pellicule. Si encore il s'agissait d'un parti pris justifié, assumé, nous ne serions pas autant dérangés. Mais ici les allers retours incessants entre les plans propres et ceux à l'horrible "fluidité numérique" casse le charme de ce qui aurait put être un grand film Michael Mann. Une déception donc.

Note : 12/20

 

Avis à chaud sur le film PUBLIC ENEMIES avec Johnny Depp, Marion Cotillard

 

Avis par Arnaud Mangin :

C'est probablement de notre faute, de la vôtre, si Public Enemies n'est pas le savoureux moment de cinéma tant attendu. On s'en était déjà rendu compte avec Miami Vice, mais Michael Mann semble prendre conscience de l'aura qui tourne autour de son œuvre, de la fascination qu'il engendre, de l'accueil ultra positif des cinéphiles du monde entier depuis des années. Michael Mann a gagné ! Quoiqu'il fasse, quoiqu'il filme, et peu importe l'histoire qu'il raconte, l'inconscient général reçoit son travail comme une pièce d'orfèvre avant même son premier tour de manivelle. Dès lors, seul son propre plaisir compte. Une satisfaction de metteur en scène qui déploie toute son énergie dans un esthétisme ultra-léché, comme à l'accoutumée, alternant le spectacle avec une certaine forme de poésie, mais il en oublie tout le reste. L'œil rivé dans l'objectif de la caméra, l'idole oublie en cours de route tous ceux qui seront assis de l'autre côté, dans la salle. Beau, Public Enemies oublie d'être autre chose, s'évertuant pendant deux tiers de bobine à un jeu de gendarme et de voleur sans exciter son propre encéphalogramme et multipliant sans âme les répétitions (braquage, évasion, braquage, évasion, etc...). Ceux qui espéraient y voir un Heat dans les années 30 n'y retrouveront ni la sauvagerie, ni l'excitation, mais accepteront peut être enfin de se prendre au jeu de la dernière partie du film, qui relance enfin... l'intérêt de son personnage principal ! C'était la moindre des attentes, d'autant plus que le final rehausse largement le spectacle général. Un réveil un peu trop tardif pour parler de chef d'œuvre...

Note : 11/20

 








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