Chic matinée pour l'équipe de filmsactu aujourd'hui puisque nous avons tous été chaleureusement invités dans les locaux de Warner à deux pas de Paris pour découvrir exceptionnellement quelques images inédites de Speed Racer en pleine action, à fond les ballons et sur grand écran. Si certains se sont faits porter pâles en justifiant une quelconque panne de réveil (Pierre Delorme pour ne pas le citer), Elodie Leroy, Yann Rutledge, Kevin Prin et votre serviteur, avons eu le privilège d'être reçus dans une salle de projection rien que pour nous et qui n'attendait que notre joyeux groupe pour se lancer. Le spectacle aura été ensuite complété par un petit buffet et par une distribution de t-shirts où nous avons découvert avec effroi que personne ne savait vraiment s'il mettait du M ou L... Un vrai drame.

 

Revenons-en à nos moteurs. Certes, quelques minutes c'est encore vraiment faiblard pour nous faire une véritable idée, surtout parasités par le producteur Joel Silver, mais le spectacle a définitivement le mérite d'être totalement expérimental.

 

Comme vous avez probablement pu le constater dans les bandes annonces et les photos qui parsèment cet article et nos galeries, les frères Wachowski ont totalement reconstruit un univers un peu fourre-tout, à la croisée des chemins du dessin animé numérique, du jouet et autres jeux vidéos qui outrepassent les nombreuses notions purement cinématographiques que l'on a pu avoir des poursuites en voitures jusque là... Y compris dans celle, très moyenne, qu'ils avaient déjà proposée dans Matrix Reloaded dont le contexte et les véhicules étaient encore ancrés dans une certaine réalité. Ici, on baigne dans un surréalisme assumé. Tellement assumé d'ailleurs que cela en devient plus appréciable que l'exemple de Matrix, pour lequel l'illusion des vraies/fausses voitures ne prenait tout simplement pas, là où Speed Racer joue d'une façon jusqu'au boutiste la carte du jeu vidéo préprogrammé auquel on n'a plus besoin de toucher. C'est un parti pris qu'il est nécessaire d'accepter pour pleinement l'apprécier même si au sein de notre petit groupe, on est un peu partagé en terme de sensibilité devant quelque chose qui n'est que visuel. On est réellement dans une dimension éloignée de quelque chose d'aussi palpable et percutant que la poursuite de La Mort dans la peau par exemple, où le froissement de la tôle se faisait vraiment ressentir. Une fois conditionnés à cette idée, prenons le film pour ce qu'il est : un énorme grand huit virevoltant !

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que même si les frangins ne cachent plus leur exaltation pour le cuir moulant (Racer X a même un look bien SM), ils accouchent d'un film purement familial d'une générosité extrême. On en prend plein les yeux, l'aspect bubble-gum de la 3D n'empêche pas les effets spéciaux d'être ahurissants (le grand écran, le numérique, la haute définition, le futur Blu-Ray et tout le toutim se justifient à plus d'un titre), les réalisateurs usent et abusent de la sensation de vitesse (les bolides foncent à 650 km/h) et s'amusent surtout à concevoir les contextes les plus fous pour élever la course de voitures au-delà d'un simple jeu de chat et de souris. On pense forcément un peu au Pod Racer de Star Wars épisode 1, non sans constater à quel point ce dernier a monstrueusement vieilli en comparaison. Les circuits sont variés (routes néo-lumineuses entortillées dans tous les sens, univers glaciers, décors exotiques, déserts), les voitures aussi (l'une d'entre-elles traîne derrière elle deux énormes boulets à pointes) et tout ceci accuse d'une volonté manifeste d'exploser la barrière de l'exagération sur absolument tous les niveaux.

 

Pas vraiment un film live, pas vraiment un film d'animation non plus, mais peut-être un peu les deux mélangés, l'aperçu qui nous a été offert de Speed Racer provoque assurément l'envie de s'amuser en trichant avec ce qu'on espère attendre des genres. Kevin Prin aura même reconnu quelque chose de Super Mario dans une contre plongée sous-marine hypra colorée... Les autres auront reconnu le même Mario dans l'accoutrement de John Goodman ! En tout cas le spectacle s'annonce particulièrement prometteur (entre autres un affrontement contre un énorme semi remorque rouge sur une route de montagne, jamais vu dans les bandes-annonces) et puisque le scénario raconte surtout l'histoire d'une multinationale prête à tuer les petits concurrents (les héros du film, donc), la bataille des bolides ira bien au-delà des circuits...

 

Compte rendu complet sur ce futur spectacle fou très prochainement.

Sortie cinéma : 21 Juin 2008

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